Les 4 écueils de l’innovation pédagogique dans l’enseignement
MOOC, classes inversées, fablab…..de nouveaux usages pour mieux apprendre ont envahi les bancs universitaires pour le meilleur…Et pour le pire ?
Innover dans l’enseignement supérieur, c’est se battre sur plusieurs fronts. Côté enseignants, il s’agit de convaincre le corps professoral des bienfaits des nouvelles méthodes et outils pédagogiques pour les convaincre de se former.
Côté gouvernance de l’établissement, il est indispensable de motiver, montrer la voie, communiquer régulièrement sur l’avancement des projets et bien sûr, faire confiance à la créativité des enseignants pour intégrer ces nouvelles modalités d’apprentissage.
Et enfin, même si nous avons affaire à des digital natives, n’oublions pas que jusqu’à présent, les chères têtes blondes concernées ont majoritairement vécu un expérience d’apprentissage….non digital. Pas facile non plus pour les étudiants de s’engager dans des modes de formation dont ils ne connaissent rien !
Faisons un focus sur les apprenants. Ils vont devoir relever 4 grands défis :
l’écueil du sens : pour les étudiants, devoir animer un temps de leur propre formation ou faire des recherches en amont d’un cas pratique peut être fort déstabilisant.
l’écueil culturel : dans notre précédent post, nous évoquions le call center « virtuel » de l’EM Grenoble. De telles méthodes pédagogiques peuvent sembler de prime abord un peu incongrue, voire « pas sérieuse » pour les apprenants.
l’écueil de la planification spatio-temporelle : un cas pratique en fab lab, trois modules d’e-learning monitorés, 4 cours présentiels, 1 MOOC, 1 serious game. Un vrai casse-tête pour organiser son travail !
l’écueil du devenir : mon enseignant est-il encore utile avec tous ces travaux que j’effectue en autonomie, en groupe, ou en classe inversée ? Suis-je encore un élève ? Il est aussi indispensable de redéfinir la posture de l’étudiant pour qu’il ne se perde pas dans cet champ de connaissances devenu inépuisable.
Il serait prétentieux de dire que toutes les solutions sont éprouvées mais voici les principaux axes testés et approuvés par les établissements innovants :
co-construire les scénarii d’apprentissage avec les étudiants
intégrer des temps de régulation et de débriefing tout au long du déroulé du module
passer avec l’étudiant un contrat pédagogique clarifiant sa place dans l’architecture du dispositif.
Le chemin se trace peu à peu : il faut vraiment la peine de s’y attarder car c’est l’avenir de nos jeunes que nous traçons avec eux.