Cerveau, sexe et apprentissage
Certains tests psychologiques tendent à faire penser que le cerveau des femmes serait plus doué pour le langage tandis que celui des hommes aurait des facilités pour se repérer dans l’espace.
Les femmes obtiennent de meilleurs résultats dans les tests de fluence verbale – capacité à trouver des mots commençant par la même syllabe – tandis que les hommes se distinguent dans la rotation en trois dimensions.
En réalité, l’écart est très faible : de 10% à 15% . Et notons un fait intéressant : si les femmes et les hommes testés sont soumis à ces tests plusieurs fois dans une semaine, l’écart tend à disparaître.
Merci qui ? Merci la plasticité de notre cerveau, qui se remodèle en fonction des l’apprentissage et de l’expérience. Les différences dans les aptitudes verbales et spatiales entre hommes et femmes n’a donc rien d’irréductible ou d’inné.
Mieux encore : chaque cerveau est unique. L’imagerie médicale (IRM) nous montre aujourd’hui qu’il existe plus de différence entre deux cerveaux masculins ou féminins, qu’entre un cerveau féminin et masculin.
Et les hormones dans tout çà ? Ont-elles une influence sur le cerveau, qui expliquerait des différences comportementales ?
Et bien là aussi, haro aux idées reçues ! Aucune étude scientifique n’a réussi à faire de lien entre le taux d’hormones et la variation de nos états d’âme. L’agressivité ne serait donc pas liée au taux de testostérone par exemple.
Les hormones agissent sur les neurones par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques. Ces récepteurs sont nombreux dans les régions qui contrôlent les fonctions de reproduction, mais rares dans le cortex.
Quand notre cerveau implique certains types de comportements, c’est par l’apprentissage culturel mais pas par déterminisme hormonal.